大菩薩峠 (Dai-bosatsu tōge) :iwant:
English:
THE SWORD OF DOOM Français: Le Sabre du mal
Un film de
Kihachi OkamotoJapon, 1966
Sous-titres : anglais, français
MISE EN CONTEXTELe sujet du film est un samouraï sociopathe (un peu psychopathe même) qui par son mode de vie marginal se fera plusieurs ennemis.
Le sabre du mal est un chanbara.
Peut-être vous avez déjà entendu ce terme quelque part! Les chanbara sont donc des films de samouraï (plus précisément, des "films d'épées"). En tout cas ici il n'est pas question de ce
bon vieux Kurosawa, mais de Kihachi Okamoto. Okamoto n'est pas exactement un réalisateur très connu. On peut compter "Samurai Assassin" et "Kill!" parmi ses autres films, mais en réalité ici la vedette est l'acteur principal du film, Tatsuya Nakadai... qui lui même est moins connu que les autres vedettes de l'époque comme Takashi Shimura ou l'incontournable Toshiro Mifune.
Le chanbara des années 60 se distingue par son côté stylé, "cool", un fort accent sur la psychologie de ses personnages et globalement moins traditionnel. C'est un genre qui existe dans le cinéma japonais depuis ses tout début (
Vous pouvez voir un exemple de chanbara de 1925 ici). Le genre traverse les époques, avec notamment Akira Kurosawa qui y insère une influence des films de John Ford (réalisateur de vieux westerns américain old school, c'est lui qui fait de John Wayne une vedette). Avec la révolution culturelle des années 60, le chanbara japonais abandonne ses anciens protagonistes noble, ses samouraï prêt à se sacrifier pour quelconque cause, en faveur d'anti-héros, des samouraï en marge de la société, reflétant parfois des problèmes bien réels du Japon de l'époque.
À la fin des années 50, le format d'image passe d'un format carré (1.33:1) à divers formats larges. Les japonais se montrent particulièrement friant du format 2.35:1, rarement utilisé ailleurs à l'époque (par exemple, en France, l'on préfère le 1.66:1)
(les télés modernes utilisent le 1.78:1, allez savoir pourquoi)
Le 2.35:1 permet une composition d'image intéressante, bien stylée, qui colle bien au changement des films de samouraï de l'époque, qui tentent d'aller au delà des codes de la tradition.
La popularité de ces nouveaux chanbara causera également leur perte : il s'en fera des tonnes. Des tonnes. Au milieu des années 70, le public en a marre des samouraïs partout, et le genre devient très rare. À cela s'ajoute également le fait que la production cinématographique du Japon baisse au profit de la production de l'animation.
En gros, Le sabre du mal fait partie de "l'âge d'or" du cinéma de samouraï.
Quoi voir d'autre?Du même mouvement:
- Samurai Assassin (
Kihachi Okamoto, 1965)
- Kill! (
Kihachi Okamoto, 1968)
- HaraKiri (Masaki Kobayashi, 1962)
- Three Outlaw Samurai (Hideo Gosha, 1964)
Prédécesseurs:
- Seven Samurai (Akira Kurosawa, 1954)
- Gate of Hell (Teinosuke Kinugasa, 1953)